Considéré comme une simple gymnastique la plupart du temps, il ne révèle sa richesse qu’aux plus curieux, patients et ouverts des pratiquants. On peut alors le percevoir comme un art du mouvement et de la respiration, technique de relaxation, art de santé, méditation, art martial. Chacun peut y trouver ce qu’il recherche et, pourquoi pas, bien plus.
En effet, la durée de la pratique est l’occasion, loin du chahut que traîne avec lui l’engrenage quotidien du faire, de se recentrer, ressourcer, d’écouter dans le silence la musique intérieure propre à chacun. On s’accorderait à dire alors avec K. Gibran que : « le corps est la harpe de l’âme ; il vous appartient d’en tirer une douce mélodie ou un bruit confus »
À l’origine et par endroits encore aujourd’hui, le tai chi chuan (ou Tai ji quan , selon les transcriptions) est un art martial complet , à mains nues comme avec armes ( dont les plus connues sont l’épée, sabre, bâton, éventail). Dans notre école l’accent n’est pas mis sur la technique guerrière ; néanmoins la référence martiale est indispensable pour donner sens au geste. L’école se situe dans la perspective de l’héritage de Chan San Feng, ancêtre présumé (du XIIème siècle) du tai chi chuan qui aurait dit :
Notre style est le Yang.
Notre filiation chronologique est la suivante :
Yang Chen Fu > Li Guang Hua > Ram > Yann Lapeyrie
L’accent est mis les deux premières années sur l’apprentissage du Grand enchaînement, enchaînement codifié de 85 formules. La lenteur des mouvements permet une attention et une fluidité accrue du déploiement gestuel dont l’harmonie est garantie par une coordination travaillée jusqu’à paraître, être, naturelle.
Suivre un cours ne nécessite pas d’autre qualité préliminaire que la bonne volonté. Après des techniques d’éveil/réveil corporel le cours se poursuit par l’affinement des sensations grâce à des exercices qualifiés de Qi Qong (travail de l’énergie). S’ensuivent des exercices à deux (poussées de mains ou Tuishou). Puis la pratique et l’apprentissage du grand Enchaînement. Plus tard, viendra l’apprentissage du Grand Déplacement avant d’aborder l’étude complexe mais passionnante de la Dispersion des Mains, un long enchaînement à deux. Pour ceux qui désirent aborder le travail des armes, des enchaînements de bâton, sabre épée du Tai chi chuan seront dispensés.
L'enseignant
Yann Lapeyrie s’exerce aux arts martiaux externes depuis 1985 et inclut une pratique de Qi Qong sous l’égide de son maître de kung fu Kim Min-Ho. En 1991 il s’adonne au Tai chi chuan style Yang transmis par Ram dont le cours contient une part de Qi qong . Depuis il a également pratiqué le style Swang Pian, le Chen et aujourd’hui le Cheng Man Ching sous la direction de Philippe Schmidt avec leurs Qi qong associés.
Thierry Borderie nous a fait le plaisir de publier un article consacré à l’approche particulière de Ram du Tai ji quan. C’est le seul, à ma connaissance, ce qui le rend d’autant plus précieux.
Un autre article, lui aussi publié grâce à Thierry Borderie, consacré à la vigilance dans la pratique est disponible à cette adresse : http://tao-yin.fr/la-lenteur-dans-le-taijiquan-par-ram/
BIBLIOGRAPHIE
- Ram, L’envol de la grue , DéSiris.
- Jean Gortais , Tai ji quan , Guy Trédaniel.